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La question du service minimum dans les écoles primaires, relancée samedi par le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, qui souhaite son application à l'occasion de la grève des enseignants prévue le 15 mai, a provoqué une nouvelle passe d'armes entre majorité et opposition, dimanche 4 mai.

Comme cela avait été le cas lors du précédent mouvement social des enseignants, le 24 janvier, l'UMP a repris le mot d'ordre de M. Darcos, demandant aux élus locaux, de droite comme de gauche, de soutenir la mise en place de ce dispositif afin de ne pas éloigner les enfants de l'école un jour de plus. Les élèves "auront déjà eu beaucoup de jours fériés et de ponts", note Frédéric Lefebvre, porte-parole du parti, estimant également que les parents, face aux problèmes de garde, "ne peuvent être pénalisés une journée de plus".

PAS D'APPLICATION À PARIS

Le secrétaire général de la FSU, principal syndicat de la fonction publique, a dénoncé, dans le Journal du Dimanche, la décision de Xavier Darcos, qualifiée d'"effet d'annonce en direction de la partie la plus fermée de sa majorité"."C'est un chiffon rouge brandi pour cacher nos autres revendications", a-t-il estimé. Une déclaration qui a provoqué une vive réaction du ministre du budget, Eric Woerth. J'ai beaucoup de respect pour lui, c'est un homme intelligent, mais il se trompe totalement, il a tout faux, il aurait un zéro marqué sur sa copie", a-t-il indiqué sur Europe 1, regrettant que le patron de la FSU "ne voit le système de l'éducation nationale que dans l'immobilisme le plus total". –(Avec AFP.)

L'appel de la majorité présidentielle était particulièrement destiné au maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui, lors de la première journée d'expérimentation de ce dispositif, avait refusé de l'appliquer. M. Lefebvre lui a notamment demandé "d'assumer ce pour quoi il a été élu, rendre service aux Parisiens et non pour des raisons idéologiques refuser tout service minimum".

"Notre position est la même. Nous n'avons pas de raison d'en changer", a rétorqué Pascal Cherki, adjoint au maire chargé de la vie scolaire."Le gouvernement a allumé tous les incendies dans l'éducation nationale, on n'est pas là pour faire les pompiers. Il n'y a pas de raison que des fonctionnaires municipaux brisent un mouvement de grève de fonctionnaires nationaux", a-t-il ajouté.

D'autres responsables du PS ont également réagi en critiquant la démarche du ministère de l'éducation. Pour l'ancien ministre Jack Lang, c'est surtout "de la frime, c'est du camouflage des échecs que rencontre le gouvernement dans le domaine de l'éducation". Le porte-parole socialiste, Julien Dray a quant à lui qualifié la mesure de "traditionnellement et banalement de droite". "C'est toujours la même chose, quand il y a un conflit social on essaye de jouer les usagers contre les grévistes, c'est une vieille tradition et en général elle n'a jamais marché", a-t-il déclaré dimanche sur Radio-J.

"IL N'Y PAS EU L'OMBRE D'UNE DISCUSSION SUR LE SUJET"

Le 24 janvier, lors de la première expérimentation de ce système  qui consiste à rémunérer des agents municipaux pour qu'ils gardent les enfants les jours de grève grâce aux retenues sur salaires des grévistes, seules 2 000 communes, en grande majorité dirigées par la droite, sur les 22 000 concernées avaient accepté de participer. Malgré ce chiffre relativement faible, Xavier Darcos s'était félicité d'une "brèche ouverte, non pas du tout contre le droit de grève mais vis-à-vis du service à rendre aux familles".

Le gouvernement avait ensuite déclaré qu'il souhaitait obtenir un "accord" sur ce point avec les organisations syndicales, tout en prévenant que si rien n'était obtenu "dans les deux mois" il passerait "par la loi". Les syndicats font valoir qu'il n'y a encore eu aucune négociation. "Il n'y pas eu l'ombre d'une discussion sur le sujet, alors qu'il avait annoncé des concertations", déclare par exemple Luc Bérille, secrétaire général du SE-Unsa.

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    shrek

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